Chroniques du Ciel : Crash en eaux troubles pour Stylance Airline

Démarré par Lemarquis, 28 Juillet 2019 à 22:56:19

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Lemarquis

Impact dans les eaux ...


C'est à peine croyable nous confiait un plaisancier témoin du crash. En effet le vol  n°5536692 opéré par Stylance Airlines et parti de Paris à 9H00 s'est abîmé en mer vers 9H50. L'avion un A321-200 immatriculé F-A321f  a semble-t-il manqué son atterrissage et pour s'écraser en mer à quelques nautiques de l'aéroport de Nice.  Le bilan est lourd puisque sur les 220 passagers et les membres de l'équipage aucun rescapé n'a été repêché, l'espoir est maigre pour les 51 disparus qui n'ont pas encore été retrouvés. Le Secrétaire d'Etat aux transports a indiqué se rendre sur place.

Le temps était au beau fixe, CAVOK, comme l'exprime les METAR, un léger vent de secteur Ouest Sud Ouest de 5 à 10 nœuds. Les avions en approche ou départ n'avait rien signalé de particulier. Le vol devait atterrir sur la 22L.

La scène n'a pas échappé aux contrôleurs de la tour qui pour l'instant sont tenus à l'écart des média dans l'attente de leur débriefing par le BEA. 



Mission SAR
D'après les première informations qui circulent les secours auraient été rapidement déployés en particulier grâce à la présence dans la baie du BSAD Ailette un navire de la société Abeille Bourbon. Ce navire déployé dans le cadre de l'action de l'état en mer, effectuait une opération de surveillance anti-pollution. Cependant malgré la promptitude des secours sur place, il n'y avait aucun survivant aux milieu des débris. La marine nationale a dépêché  le chasseur de mine Orion et le BASM Loire depuis Toulon afin de faciliter les recherches. Même si l'épave est localisée les enregistreurs de vol doivent être récupérés ainsi que tous les éléments utiles à l'enquête.  Le Maire de Nice est venu à la rencontre des familles des victimes et une cellule d'aide psychologique déployée dans l'un des salons de l'aérogare. Plusieurs embarcations de la SNSM, des affaires maritimes, de la gendarmerie maritime sillonnent la baie à la recherche des disparus. Le préfet maritime a renforcé le dispositif peu après midi avec l'envoi d'un hélicoptère Panther de la 36F et d'un PATMAR Atlantique II de la 21F. Des rumeurs non confirmées, suggèrent que plusieurs unités navales en haute mer auraient interrompu leurs manœuvres pour  compléter le dispositif de recherche.

Pour l'instant les causes de l'accident sont inconnues. Les témoins dont des plaisanciers rapportent que l'appareil est passé à très basse altitude après une remise de gaz et que l'appareil aurait fait un virage très serré vers le large avant de s'abattre. Les autorités ont d'ores et déjà  récupéré quelques photos prises par des vacanciers.

Un A321-200 en livrée d'origine



L'appareil peu après son décollage de Paris




Les débris de l'A321 de Stylance Airline quelques minutes après l'accident




Le BSAD  Ailette se déroute vers les lieux du drame


Le BSAM Loire arrive au Large de Nice


Atlantique II  au départ de la mission SAR puis en vol vers Nice






Carte VAC LFMN




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Lemarquis

Début de polémique.

Alors que le bilan définitif confirme hélas qu'il n'y a eut aucun rescapé, les interrogations se multiplient sur les causes du crash. L'appareil de la précédente décennies avait subi les visites réglementaires d'après la compagnie. Le BEA qui débute son enquête attend beaucoup des enregistreurs de vol qui n'ont pas encore été retrouvés par la Marine Nationale.  Les quelques photos publiées  sur les réseaux sociaux,  ne permettent absolument pas de conclure indiquait hier soir le secrétaire d'état aux transports. Même si l'avion a effectivement un roulis prononcé, les consultants en aviation sont partagés sur le lien avec la tragédie. Dans les milieu proches des autorités il se dit que ces photos ne représentent que le début du virage et que les témoins prétendent que l'avion était bien plus incliné au moment de la chute.

Parmi les familles certaines ont annoncé se regrouper en association pour étudier une plainte pour « mise en danger » ou « homicide involontaire ». Les pilotes sont mise en cause à demi-mots ce que déplore le principal syndicat de pilote. La compagnie restant silencieuse le temps de l'enquête, les rumeurs vont bon train. Les milieux financiers ont très mal réagit à cet accident et plusieurs investisseurs pointent du doigt la rentabilité médiocre de la compagnie. Les « profits warning » ne cessent d'être publiés et les notations sont dégradées en raison d'une tarification très inférieure aux tarifs médians compte tenu des conditions de concurrence  Certains média d'investigation soulignent que la compagnie continuait à opérer un F27-mk100 quelque semaines après sa venue sur le HUB.


Déploiement des moyens de recherche sous-marine



Les recherches à présent se concentrent sur les enregistreurs de vol, l'avion s'est désintégré à l'impact. Les sauveteurs expliquent que le fond de la mer est jonché de débris sur un rayon de plus de cent mètres et que les courants ont emportés les débris flottants sur deux à trois nautiques. Les plongeurs-démineurs de la marine nationale ratissent les fonds. Le BEA dresse actuellement une cartographie du lieu de l'impact qui les aidera dans la suite de l'enquête.

Les contrôleurs de la tour ont apporté leurs témoignages tôt ce matin aux BEA et l'analyse des récits de plaisanciers témoins du crash a commencé. Mais nous avons appris que l'équipage d'un Embraer 170 en attente à une intersection de piste avait observé l'arrivée de l'A321 et sa remise de gaz. Un membre de cet équipage confie que l'appareil avait un tau de descente plus prononcé que la normale et la remise des gaz avait eu lieu tardivement, l'avion passant à quelques mètres au dessus de la piste.  Les commentaires vont bon train dans le milieu aéronautique, l'approche de Nice étant réputée difficile en raison du relief et des agglomérations alentours qui bénéficient de mesures contre les nuisance sonores. Le principal syndicat de pilote indique que sur Nice le tau de descente est accentué du fait d'une approche assez courte en finale. Il règne donc une relative confusion que seule l'enquête pourra dissiper.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informer.


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Lemarquis

#2

Première conférence de presse du BEA.
Grace à leur balise ultrasonore, les deux enregistreurs de vol ont été récupérés dans un état permettant d'exploiter des données contenues, les enquêteurs ont exposé les dernières minutes du vol sans toutefois apporter de réponses à cet accident. L'avion a bien effectué une descente avec les paramètres classiques pour ce type d'appareil et malgré cela l'avion s'est comporté de façon surprenante avec une vitesse verticale plus élevée que prévue. L'atterrissage promettant d'être problématique et dur dans ces conditions l'équipage a remis les gaz. Durant la remise des gaz, un problème inconnu est survenu et ceci réduit la manœuvrabilité de A321. Lors du virage vers le large après avoir repris de l'altitude une perte de contrôle a scellé le sort de l'avion.

Enregistreur de Vol reposant sur le fond de la mer.





L'enregistreur  une fois ramené à la surface.



L'enregistreur et sa radio-balise



L'analyse des enregistrements n'est pas terminé, mais le BEA assure que les pilotes n'avaient rien remarqué d'étrange au moment de la check-list d'approche. Le BEA espère remonter à la surface les moteurs afin d'examiner les aubes. Une collision aviaire sur un moteur aurait pu surprendre les pilotes à la remise de gaz et entraîner au plus mauvais moment une poussée asymétrique.

Le CRV en cours de décryptage



Cependant...

D'anciens pilotes de la compagnie sous couvert de l'anonymat ont déclaré à des journalistes d'un quotidien, «  le Canard déchaîné », que cet accident s'il était la conséquence d'une erreur humaine ne pouvait être que la conséquence de la politique de tarifs agressifs de Stylance Airlines. Les contraintes imposées pour les cadences de rotation, des formations juste réglementaires, seraient d'usage dans cette compagnie pour tirer les prix vers le bas. Les vérifications menées par ces journalistes, confirment des prix étrangement bas même en présence d'une faible concurrence. La politique du moins disant pour un remplissage à tout crin serait pratiqué depuis longtemps, signe d'une politique de gestion obsolète qui pourrait avoir des conséquences insoupçonnées.
Des consultants se sont tournés vers les anciennes compagnies qui ont cessé d'opérer pour en savoir plus sur l'historique de cette compagnie.


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Lemarquis

#3
Rapport du BEA

Le vol  n°5536692 opéré par Stylance Airlines et parti de Paris à 9H00 s'est abîmé en mer à 9H57 dans les minutes qui ont suivi une approche manquée. L'avion un A321-200 immatriculé F-A321f avait subit les opérations réglementaires de maintenance ces derniers mois. L'équipage disposait des qualifications adéquates.

Les analyses techniques montrent que l'appareil n'a pas subi de défaillance technique majeure lors de l'approche qui justifieraient à elles seules le crash de l'appareil. En revanche les minutes qui suivent la remises de gaz ont été critiques. Toutefois la cause principale du crash est d'une nature surprenante et trouve sa source à Paris même avant le décollage.

De nombreux éléments ont été récupérés malgré la dispersion des débris. En particulier le manifeste  et les éléments de calcul pré-vol.

Les enregistrements des données techniques de vol montrent clairement que l'avion décolle avec une puissance moteur très supérieure à ce qui est commun dans le cas d'un A312-200 rempli de passagers. La puissance moteur a été réglée à ce tau élevé par le commandant dès le départ. L'avion atteint Vr dans un temps comparable à ceux des vols similaires mais avec une puissance supérieure.
Tout au long du vol la consommation carburant est légèrement supérieure à la normale et le régime moteur reste lui aussi quelque peu soutenu.
A l'approche de Nice, le rôle s'inversent c'est l'OPL qui se charge de l'approche, le commandant s'occupant des communications radio et des check-list. Les conditions sont excellentes, l'approche se fait en visuel,  L'énoncé des paramètres est conforme aux attendus pour ce type d'appareil et les conditions de vol. Pourtant les paramètres de vol divergent peu à peu lors de l'approche avec un tau de descente qui s'accentue sans que personne n'y prête attention. Lors de la finale alors que le seuil de piste approche l'OPL demande de confirmer les paramètres en particulier les volets et la vitesse.  L'avion a commencé à chuter,  malgré une vitesse air correcte et les volets à l'angle recommandé. Le commandant pousse légèrement la manette des gaz et se montre rassurant durant  plusieurs secondes estimant que l'atterrissage sera un peu dur. Puis l'on entend le vibreur de manche et l'alarme de décrochage qui contredit cet optimisme. Immédiatement l'OPL déclenche la remise de gaz d'urgence, TOGA.
A ce moment précis l'enregistreur de conversation CVR enregistre un bruit qui va intriguer les enquêteur du BEA. Il s'agit d'un choc sourd étouffé qui semble venir de l'arrière du cockpit.
Alors que l'appareil franchit la verticale du seuil de piste moteurs à pleine puissance en se maintenant à quelques mètres du sol, le commandant annonce à la tour qu'il abandonne son atterrissage et demande d'être replacé dans le circuit.

Alors que le contrôleur lui indique de nouveaux vecteurs, une alarme retentit dans le cokpit. Le commandant ne collationnera pas les informations du contrôleur. L'alarme signale une perte de pression hydraulique dans deux des trois circuits de l'avion (Vert et Bleu).  Le commandant annonce reprendre les commandes et demande à l'OPL d'effectuer plusieurs manipulations. A ce moment le contrôleur énonce de nouveau les vecteurs. L'OPL confirme puis se lance dans les procédures. Le roulis augmente peu à peu sur la gauche, rapidement le commandant comprend que les ailerons élévateurs arrières ne fonctionnement plus ainsi que les stabilisateurs. L'avion s'engage dans un virage avec un angle de 45° de roulis puis perdant sa portance, décroche.

Circuits Hydrauliques



Conclusion du BEA

L'origine de la panne hydraulique s'est manifestée par un choc sourd, or l'avion n'a pas touché le sol et rien n'indique une collision en vol. Le BEA  a analysé plusieurs fois les enregistrements sonores et les plan hydrauliques. Il en a déduit que les deux circuits pouvaient avoir été endommagés sur l'arrière de l'appareil. A cet endroit proche de l'empennage, les deux circuits sont éloignés de moins d'un mètre. Les données du décollage et du vol laissent supposer que l'avion était très chargé peut être plus que les normes l'y autorisaient. Lors de l'atterrissage, l'équipage semble omettre ce paramètre et procède avec des paramètres normaux ce qui entraîne l'avion dans une descente assez rapide et prononcée. Le commandant réalise tardivement l'erreur et tente malgré tout  de compenser et d'atterrir. L'OPL plus pragmatique a les commandes à ce moment là, il exécute correctement la procédure TOGA, recommandée dans un tel cas. La brusque remise de gaz et le léger cabrage provoque alors à l'arrière de l'appareil  l'incident qui va entraîner le drame. Un container plus lourd que ce qui est toléré s'est libéré de ses saisines et percute la cloison provoquant la rupture des conduites hydrauliques.

Les enquêteur ont découvert des ratures sur le manifeste et devis de masse rédigés par le commandant, l'un des container a vu sa masse biffée et modifiée. Alors que sur les documents aéroportuaires, la masse est bien inférieure. L'enquête révèle des pratiques douteuses. En effet à l'origine un container avec seulement les bagages des passagers en correspondance et retardataires devait être embarqué en dernier. Toutefois ce container a été remplacer par un autre contenant un reliquat de fret en retard, au mépris de plusieurs passagers qui n'auraient pas eu leurs bagages à Nice ! La décision du superviseur qui s'est muré dans le silence lors de l'enquête, n'aurait pas été la première du genre d'après certains agents aéroportuaires. Il est probable que le commandant ait été au courant de la situation, mais pas l'OPL ce qui expliquerait le cafouillage à l'atterrissage. La surcharge  due à un container dont les saisines étaient inadaptées à sa masse réelle a engendré un tau de descente inadapté. Ceci aurait impliqué contact au sol avant le seuil de piste. La remise de gaz et le cabrage qui ont suivi ont hélas provoqué la rupture d'au moins une saisine  et le container a heurté une cloison proche de l'empennage. Deux des trois circuits hydrauliques ont subi une rupture des conduites. Les ailerons de l'empennage se sont bloqués dans une position poussant l'avion vers le bas alors que la gouverne initiait un virage gauche trop serré. Les avaries étaient trop importantes pour que l'avion puisse être sauvé.

Si l'enquête aéronautique se termine, l'action pénale commence le parquet ayant décidé de poursuivre pour homicide involontaire et infraction à la législation du transport aérien. Les langues se délient peu à peu, puisque Stylance Airlines, compenserait ses tarifs agressifs par de l'activité fret, pour partie subrepticement incluse dans des vols passagers au mépris de la réglementation. Le public devra à l'avenir songer qu'à force d'économie il risque ne pas avoir ses bagages à l'heure ou pire encore...


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